Les baisses de taux d'intérêt contribueront à revigorer l'économie, mais pas complètement
L'économie suédoise en 2024 est confrontée à une interaction complexe de tendances. Le resserrement des conditions de crédit a non seulement affecté la consommation des ménages, mais a également entraîné une baisse des investissements des entreprises, les taux d'intérêt variables fréquemment utilisés par les ménages et les entreprises contribuant au ralentissement économique général. Les réductions de taux prévues plus tard dans l'année sont considérées comme une mesure vitale pour contrer ces effets négatifs et commencer à stimuler lentement l'activité économique.
Sur le marché du logement, les prix et l'activité diminuent rapidement, car les ménages et les sociétés immobilières s'adaptent à la nouvelle normalité des taux d'intérêt plus élevés. Cette période d'ajustement introduit une phase difficile pour le secteur immobilier et a des répercussions sur le climat économique général.
Alors que les dépenses publiques devraient rester stables, bien qu'à un rythme plus lent, la réduction de la contribution des exportations nettes due à un ralentissement de l'économie mondiale constitue une préoccupation notable. La faiblesse du taux de change entre la couronne suédoise et les principales monnaies comme le dollar américain et l'euro ajoute une couche supplémentaire de complexité, constituant un obstacle potentiel pour la banque centrale dans la mise en œuvre des réductions de taux nécessaires. Il sera essentiel de trouver un équilibre délicat entre les politiques monétaires et les conditions économiques.
L'augmentation de la dette ne devrait pas poser de problème
La balance des opérations courantes de la Suède devrait conserver son excédent habituellement stable en 2024, grâce à un excédent de la balance des biens et des revenus primaires. Malgré les récents déficits de la balance des services en 2022 et 2023, une amélioration est attendue en 2024. Les ajustements prévus comprennent un affaiblissement de la balance des biens, associé à des améliorations mineures de la balance des services et des revenus primaires. Ces changements suggèrent un solde global de la balance des opérations courantes assez similaire au ratio de l'année précédente.
En 2024, le solde public de la Suède devrait connaître une légère aggravation du déficit, principalement attribuée à l'augmentation des dépenses et des investissements, notamment dans le domaine de la défense. Cette approche budgétaire stratégique s'aligne sur l'engagement pris par le gouvernement d'augmenter les dépenses de défense. En conséquence, la dette publique devrait augmenter, tout en restant inférieure à 40 % du PIB. L'augmentation mesurée de la dette publique reflète un équilibre entre la stimulation de la croissance économique et le maintien de la responsabilité fiscale. La situation fiscale de la Suède reste solide et ne devrait pas inquiéter les investisseurs.
L'adhésion à l'OTAN est en vue, mais les complexités politiques ralentissent le processus
En 2024, le paysage politique suédois devrait être relativement calme, les prochaines élections générales n'étant pas prévues avant 2026. Le gouvernement actuel, composé des modérés, des chrétiens-démocrates et des libéraux, ainsi que des démocrates suédois d'extrême droite, conserve collectivement environ 50 % des voix dans les sondages, les démocrates suédois devenant le plus grand parti. Les prochaines élections du Parlement européen en juin 2024 ajoutent une dimension intrigante, en particulier compte tenu de la force actuelle des Démocrates suédois et de leur position anti-UE.
La Suède est confrontée au processus d'adhésion à l'OTAN en cours, seules les approbations de la Turquie et de la Hongrie étant en suspens. Bien que les deux pays aient exprimé leur engagement à faire progresser l'adhésion de la Suède à l'OTAN par le biais de sessions parlementaires, des considérations politiques nationales et bilatérales prolongent le processus d'approbation. Les dynamiques complexes impliquées soulignent l'interaction complexe entre la Suède et ces États membres de l'OTAN, ajoutant une couche de complexité diplomatique à l'une des questions clés auxquelles le pays est confronté.