L'enquête réalisée par Coface sur les comportements de paiement montre que davantage d’entreprises sont prêtes à accorder des délais de paiement en 2023 mais sur des durées moyennes plus courtes qu’en 2022 (81 vs 70 jours).
- Avec le resserrement des conditions de crédit, davantage de retards de paiement ont été signalés en 2023 mais pour une durée moyenne plus courte.
- La tendance à la baisse des retards de paiement très longs (ULPD, plus de 180 jours) s'est poursuivie.
- Plus de la moitié des répondants s'attendent à une amélioration de la conjoncture en 2024, malgré un ralentissement de la demande plus marqué cette année. La concurrence est toujours considérée comme le plus grand risque pour les activités commerciales sur l’année à venir.
Junyu TAN, économiste pour l'Asie du Nord chez Coface, a déclaré :
"2023 a été une année de relative normalisation sur le plan de l’économie et des pratiques commerciales des entreprises. Avec le retour à la normale de la concurrence et des pratiques de marché, davantage d'entreprises ont pris l'initiative d'accorder des délais de paiement.
Les entreprises sont cependant devenues plus prudentes, proposant des conditions de paiement plus strictes. Notre dernière enquête (en anglais uniquement) a montré que les délais de paiement moyens ont diminué en 2023 alors même que l'utilisation d'outils de gestion des risques s’est répandue dans les entreprises.
Le resserrement des conditions de paiement a entraîné une augmentation des retards de paiement sans que cela n’implique forcément une détérioration de la situation de trésorerie. Si l'on ajoute les retards aux délais de paiement, le temps d'attente moyen total entre l'achat d'un produit et le paiement d'une facture a diminué, passant de 140 jours en 2022 à 136 en 2023, signe d’une amélioration du cycle de trésorerie des entreprises.
Des retards de paiement plus nombreux mais plus courts
62 % des entreprises ont signalé des retards de paiement en 2023, contre 40 % en 2022. Mais une augmentation de la fréquence des retards de paiement n'équivaut pas nécessairement à une détérioration de la trésorerie des entreprises. En 2023, les délais de paiement se sont considérablement raccourcis, passant de 83 jours en 2022 à 64 jours.
L'enquête a également confirmé la baisse des retards de paiement ultra-longs (ULPD, plus de 180 jours). Seulement 33% des répondants ont signalé de tels retards, le deuxième niveau le plus bas depuis 2014.
La construction a continué d'enregistrer les retards de paiement les plus longs (84 jours), les promoteurs immobiliers restant soumis à de fortes tensions financières en raison de la faiblesse persistante des ventes de logements neufs. Le textile présente les risques de non-paiement les plus élevés (ULPD dépassant 2 % du chiffre d'affaires) et il est peu probable que la situation s'améliore en 2024, la demande étant en baisse et le coût de la main-d'œuvre en hausse.
L'intensité de la concurrence a été citée comme l'une des principales sources de difficultés financières des entreprises, notamment en raison de la capacité de production excessive de certains secteurs. La pression sur les coûts reste cependant limitée grâce à l'environnement inflationniste relativement faible de la Chine.
Perspectives : baisse de la concurrence mais ralentissement de la demande
53 % des entreprises restent optimistes pour 2024, notamment en cas de soutien politique accru. L'industrie pharmaceutique est la plus optimiste en raison de la demande structurelle liée au vieillissement de la population. L'automobile et la construction devraient également performer grâce au maintien des soutiens politiques aux véhicules électriques et des investissements dans les infrastructures.
La concurrence est toujours considérée comme le premier risque auquel seront confrontées les entreprises en 2024. La baisse des stocks suite aux nombreux rabais offerts en 2023 devrait cependant lui permettre de diminuer.
Le ralentissement de la demande va lui être plus sévère, le rebond lié à la réouverture de l’économie s'estompant alors que les revenus des ménages et les bénéfices des entreprises n'ont pas encore fourni de nouvelles liquidités. Le gouvernement pourrait ainsi être amené à augmenter les dépenses publiques pour stabiliser la demande globale.
> Téléchargez l'étude (en anglais uniquement)