Serbie

Europe

PIB / Habitant ($)
9 528,4 $
Population (en 2021)
6,7 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
A4
Précédemment
C
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Accord de stabilisation et d'association avec l'UE permettant à 93 % des produits serbes d'entrer sans droits de douane
  • Réforme du secteur public en coordination avec le FMI
  • Ressources naturelles (charbon, cuivre, zinc, plomb, bauxite, or, argent, lithium), mais peu explorées ; production importante de céréales, de légumes et de fruits
  • Industrie automobile en plein essor
  • Participation à la Belt and Road initiative

Points faibles

  • Dépendance énergétique à l'égard de la Russie
  • Les progrès sur l’adhésion à l'UE restent limités par les préoccupations de l'UE concernant l'État de droit, le statut du Kosovo et les liens avec la Russie
  • Lenteur des procédures judiciaires, harcèlement douanier, corruption, manque de transparence du gouvernement
  • Secteur informel important
  • Secteur public déficitaire en dépit des réformes (notamment celui de l’énergie)

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
43%
Bosnie-Herzégovine
7%
Hongrie
5%
Roumanie
4%
Russie (Fédération de)
4%

Import des biens en % du total

Europe 37 %
37%
Chine 12 %
12%
Russie (Fédération de) 7 %
7%
Hongrie 6 %
6%
Turquie 5 %
5%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

L’économie serbe accélèrera en 2024.

Le ralentissement de l’inflation, notamment des denrées alimentaires et de l’énergie, soutiendra la consommation des ménages (67% du PIB en 2022). Celle-ci sera également favorisée par l’augmentation des salaires réels, via la baisse de l’inflation), mais aussi la revalorisation du salaire minimum (de 18%) et d’autres mesures sociales, telles que les hausses des pensions et des allocations familiales. L’investissement sera aussi porteur, mais pourrait être freiné par les taux d’intérêt élevés. La Banque Nationale de Serbie (NBS) n’a pas modifié ses taux depuis juillet 2023 ; le taux d’intérêt directeur est actuellement fixé à 6,50%. En dépit d’un ralentissement de l’inflation, la BNS restera prudente, et surveillera les mouvements de taux de la BCE et de la Fed avant de réduire les siens. Elle tient à maintenir la parité du dinar avec l’euro. Le gouvernement serbe prévoit d’allouer, près de 7% du budget 2024 à l’investissement en capital. Cet investissement sera consacré au développement des infrastructures (construction d’autoroutes, d’écoles, etc.). Selon un rapport du FMI de décembre 2023 dans le cadre d’un Accord de confirmation de 24 mois conclu entre le gouvernement serbe et le FMI en décembre 2022, des investissements dans le secteur de l’énergie sont également prévus, notamment dans les renouvelables. Les exportations nettes contribueront négativement à la croissance en raison d’une augmentation plus rapide des importations que des exportations.

Détérioration du solde courant, mais amélioration du solde budgétaire

Le déficit courant devrait augmenter en 2024, en lien avec celui des échanges de biens, qui, avec celui des revenus primaires (comprenant les rapatriements de dividendes et le réinvestissement des bénéfices des investisseurs étrangers), sont partiellement compensés par l’excédent des comptes des services (technologies de l’information et de la communication et transport) et des revenus secondaires (notamment les transferts de fonds des expatriés). Le déficit courant est essentiellement financé par les investissements directs étrangers et partiellement par l’Accord de confirmation avec le FMI convenu fin 2022. Une seconde revue de l’accord fin 2023 a permis de débloquer 400 millions d’euros sur les 2,4 milliards d’euros prévus. Fin octobre 2023, les réserves de la BNS exprimées en euros s’élevaient à 4 mois d’importations.

Ce soutien financier allège les contraintes de financement, en réduisant les inquiétudes potentielles des investisseurs. En échange de ce soutien, la Serbie a accepté des réformes suivies par le FMI. Le budget 2024 prévoit une réduction du déficit budgétaire, grâce à une augmentation attendue des recettes, malgré davantage de dépenses (notamment des pensions et du salaire minimum). La dette publique continuera de se réduire, favorisée par la réduction du déficit budgétaire. A moyen terme, l’objectif est de réduire le déficit budgétaire et de passer la dette publique sous le seuil de 50% du PIB.

Victoire du Parti progressiste serbe du Président Vučić contestée

En avril 2022, le Parti progressiste (SNS) du président Aleksandar Vučić remporte les élections anticipées d'avril 2022 avec 44 % des voix, ce qui ne lui donne que 120 sièges au parlement serbe qui en compte 250. Il remporte également l’élection présidentielle organisée simultanément, avec 60% au premier tour. Après des manifestations de grande ampleur en 2023, Aleksandar Vu?i? dissout l’Assemblée nationale le 1er novembre 2023 et annonce des élections législatives anticipées, ainsi que des élections municipales le 17 décembre. Selon les résultats officiels, le SNS remporte les élections législatives avec 46,75% (130 sièges), contre 23,66% (65 sièges) pour la coalition, contrairement aux sondages, qui prédisaient l’absence de majorité. Ces résultats sont contestés par l’opposition, qui dénoncent une fraude électorale. Les observateurs internationaux, notamment ceux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dénoncent des irrégularités. Après lecture des conclusions préliminaires de l’OSCE, l’Union Européenne a conclu que le processus électoral nécessitait une amélioration et des réformes, mais n’a pas condamné les résultats. En dépit d’importantes manifestations, parfois violentes, à Belgrade, la Commission électorale de la République (RIK) rejette, le 29 décembre 2023, l’appel de l’opposition visant à annuler les résultats du vote.

Au niveau international, la Serbie souhaite préserver ses chances d’une adhésion à l'UE, tout en entretenant de bonnes relations avec la Chine et la Russie, ce qui constitue un défi. En dépit de sa condamnation de la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, sa non-application des sanctions de l'UE contre la Russie a suscité de vives critiques de la part de l'UE et des États-Unis. La Russie est le quatrième partenaire économique de la Serbie (derrière l’UE, le CEFTA et la Chine), et exerce une forte influence culturelle et historique sur celle-ci. Dans le même temps, la Chine se rapproche de la Serbie. Il s’agit du deuxième investisseur dans le pays (9% des IDE en 2022), derrière l’UE (59%) Un accord de libre-échange a été signé entre les deux pays en octobre 2023.

Les négociations entre la Serbie et le Kosovo ont connu une avancée en 2023 avec l’accord d’Ohrid. Bien que l’accord n'exige pas que la Serbie reconnaisse l'indépendance du Kosovo, il empêche la Serbie de s'opposer à l'adhésion du Kosovo aux organisations internationales telles que l'Union européenne ou l'OTAN en plus d'exiger de la Serbie qu'elle reconnaisse les passeports, diplômes et plaques d'immatriculation du Kosovo. L’accord n’a cependant pas encore été mis en œuvre, malgré des négociations entre les deux pays. L’Union Européenne a déclaré fin 2023 que la mise en œuvre de cet accord sera juridiquement contraignante pour les deux parties et fera partie intégrante de leur parcours européen respectif.

Dernière mise à jour : janvier 2024

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