Congo (République du)

Afrique

PIB / Habitant ($)
2 308,5 $
Population (en 2021)
6,0 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
D
Précédemment
C
Précédemment
D

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources en hydrocarbures : pétrole (troisième producteur en Afrique subsaharienne), gaz (284 milliards de pieds cubes)
  • Potentiel sylvicole et minéral (fer, bauxite, bois, potasse, or) sous-exploité
  • Emplacement géographique stratégique à l’entrée de l’Afrique centrale
  • Progrès (lents) dans la gestion publique sous la conduite du FMI
  • Excédents courant et public
  • Rééchelonnement de la dette sur le marché régional des capitaux
  • Membre de l’OPEP+ et de la CEMAC
  • Arrimage à l’euro favorisant la stabilité monétaire

Points faibles

  • Economie fortement tributaire du secteur pétrolier (50% du PIB, 80% des exportations, 60% des recettes fiscales)
  • Dépendance aux importations alimentaires (80% des besoins nationaux) et de carburant (faible capacité de raffinage)
  • Lourd endettement public, arriérés intérieurs
  • Grande pauvreté généralisée exacerbée par l’absence de répartition équitable de la manne pétrolière
  • Régime autoritaire, politiques publiques laborieuses, corruption, succession présidentielle incertaine
  • Infrastructures et services de transport, de santé et d’éducation défaillants
  • Exposition aux changements climatiques pouvant entraver le développement de l’agriculture (hausse des températures, précipitations irrégulières)

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Chine
50%
Europe
22%
Brésil
5%
Afrique du Sud
4%
Royaume-Uni
4%

Import des biens en % du total

Europe 27 %
27%
Chine 27 %
27%
États-Unis d'Amérique 5 %
5%
République démocratique du Congo 3 %
3%
Émirats arabes unis 3 %
3%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Une accélération de la croissance assise sur l’expansion des hydrocarbures et la diversification économique

La croissance économique devrait poursuivre son accélération en 2025, alors que le PIB pétrolier connaît une reprise grâce aux nouveaux forages dans des champs anciens, à l’entretien des puits matures ainsi qu’à la mise en production du champ Holmoni (1,02 million de barils par an). Le secteur gazier, porté par le projet Congo GNL (gaz naturel liquéfié) sur le bloc offshore Marine XII, connaitra une forte expansion, notamment avec le lancement du second terminal flottant (FLNG Nguya) d’ici 2025, portant la capacité totale de production de GNL à 4,5 milliards mètres cubes. Ce projet contribuera à résoudre les problèmes d’approvisionnement en électricité et positionnera le pays comme exportateur net de GNL. En somme, les projets pétroliers et gaziers attireront les IDE, grâce à des mesures telles que la transparence des contrats et les allégements fiscaux. En témoignent les nouveaux investissements de 600 millions de dollars de TotalEnergies pour maintenir la production du champ Moho-Nord, et de 140 millions de dollars de China Oil Natural Gas Overseas (COGO) Holding United pour le développement de quatre puits de pétrole dans les champs de Conkouati-Koui et Nanga III. La diversification économique demeurera au cœur des réformes du Plan de développement 2024-2026. En 2025, la croissance hors hydrocarbures sera stimulée par l’agriculture, soutenue par le gouvernement à travers des initiatives telles que des exemptions tarifaires, l’ouverture de zones agricoles protégées et de centres de mécanisation agricole. L’objectif est d’améliorer la sécurité alimentaire et de réduire les importations de produits agricoles en intensifiant la production. Le Congo dispose également de vastes réserves minérales (minerai de fer, potasse, bauxite, cobalt) mais leur exploitation est essentiellement artisanale et à petite échelle en raison de la médiocrité des infrastructures de transport. Cependant, plusieurs nouvelles mines, comme le projet minier Mbalam-Nabeba, en service depuis mai 2024 et d'une capacité de 35 millions de tonnes de fer par an, devraient renforcer cette filière, soutenues par des améliorations des infrastructures de transport et d'énergie. La demande intérieure, quant à elle, sera stimulée par l'apurement des arriérés intérieurs, l'augmentation des dépenses sociales et l'investissement public.

Les pressions inflationnistes ont diminué en 2024, en partie grâce à la baisse des cours mondiaux des produits de base, bien qu’elles aient persisté en raison de l’augmentation des prix des carburants liée à la suppression des subventions. En 2025, l’inflation devrait ralentir pour atteindre l’objectif de 3% fixé par la CEMAC, sous l’effet de la politique monétaire restrictive de la BEAC. Cette dernière a en effet maintenu son taux directeur principal à 5%, mais, du fait de l’ancrage du franc CFA à l’euro, elle s’inscrira dans le sillage de la BCE. Toutefois, un ralentissement de la baisse des taux d’intérêt par la FED peut faire craindre une dépréciation plus forte que prévu du franc CFA par rapport au dollar, et donc une inflation importée.

Des excédents public et courant fragiles, ainsi qu’un lourd endettement public

Dans le cadre du programme assorti de la Facilité élargie de crédit (FEC) avec le FMI, d’un montant de 455 millions de dollars et expirant en janvier 2025, les autorités ont renforcé leur position budgétaire grâce à des mesures d’assainissement, dont la réduction des subventions aux carburants en 2023. Cependant, les dépenses publiques resteront soutenues en 2025 car les autorités continueront de donner la priorité aux dépenses sociales en faveur des plus démunis, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Des dépenses d’investissement seront également engagées dans le cadre du Plan de développement 2024-2026. En matière de recettes publiques, des progrès ont été réalisés dans la mobilisation des recettes fiscales, notamment grâce à la réduction des exonérations, le recouvrement des arriérés d’impôts et la hausse des recettes non pétrolières, liée à l’expansion des secteurs gazier et minier. Toutefois, l’érosion des recettes pétrolières, dû à la baisse des prix du baril, va affecter les revenus (le pétrole représentant 60% recettes fiscales), et ce, nonobstant l’augmentation de la production pétrolière attendue. Cela entrainera une légère réduction de l’excédent budgétaire en 2025, bien que celui-ci demeure élevé grâce à la rationalisation des dépenses publiques et une meilleure mobilisation des recettes hors hydrocarbures. Avec un service de la dette absorbant plus de 60% des recettes, le Congo a rencontré des difficultés pour honorer certaines échéances sur le marché intérieur en 2024 et devra faire face à d’importantes échéances au cours des deux prochaines années. L’encours de la dette domestique et régionale s’élevait à 2 314 milliards FCFA (3,7 milliards de dollars) à fin septembre 2024, dont 62,7% devait être remboursé d’ici fin 2026. Afin de réduire cette concentration de remboursements à court terme, le gouvernement, dans le cadre du Programme national d’optimisation de la trésorerie (PNOT), vient de restructurer 85% de cette dette, soit la part détenue par les banques. La maturité moyenne a été allongée de 2,6 ans à 6,4 ans avec des économies sur le service de la dette d’environ 700 milliards FCFA sur la période 2024-2028. La dette publique (pour 59% intérieure ou régionale) rapportée au PIB devrait diminuer en 2025, grâce à la poursuite de la consolidation budgétaire et l’objectif des autorités d’apurer tous les arriérés intérieurs d’ici 2031.

En 2025, la hausse attendue des exportations gazières et minières ne compensera que partiellement la baisse des recettes d’exportations pétrolières (80% des exportations gabonaises). Parallèlement, les importations de biens et de services resteront soutenues du fait de la diversification de l’économie et du développement du secteur des hydrocarbures. Les déficits des revenus primaires et des services pèseront sur l’excédent courant en raison de l’augmentation des rapatriements de bénéfices et des investissements des compagnies pétrolières. Les réserves de change resteront sous pression du fait de la dépendance de l’économie à l’égard des importations. Elles ne représenteront en moyenne que 2 mois de couverture des importations en 2025, ce qui est inférieur au minimum de 3 mois reconnu au niveau international.

Le président dans son quatrième quinquennat, caractérisé par une mauvaise gouvernance

Réélu en 2021 avec 88,6% des voix, le président Denis Sassou-Nguesso et le Parti congolais du travail (PCT) conserveront leur emprise sur le pouvoir en 2025. Le non-respect des normes démocratiques, la médiocrité des services publics ainsi que la corruption et la pauvreté endémiques alimenteront une frustration sociale grandissante et des protestations sporadiques. Les autorités continueront de réprimer ces troubles pour éviter qu’ils n’évoluent en menaces sérieuses pour le gouvernement. Si la Constitution autorise le président à briguer un cinquième mandat en 2026, son âge avancé (82 ans lors du scrutin) pourrait constituer un obstacle, tandis qu’une éventuelle succession dynastique ferait face à de vives contestations. La probabilité d’un coup d’Etat militaire reste faible, le PCT étant dominé par des officiers militaires. Lors des élections législatives prévues en 2027, le PCT devrait conserver une large majorité, les scrutins étant peu susceptibles d’être équitables en raison des contraintes persistantes qui pèsent sur la campagne de l’opposition, et des accusations récurrentes de fraude électorale.

Le gouvernement continuera de privilégier ses relations avec la Chine, principal partenaire pour les exportations pétrolières (24% en 2023) et grande source d’importations, alors qu’il cherche à stimuler les investissements étrangers dans les hydrocarbures et son secteur minier naissant. Les deux chefs d’Etat ont d’ailleurs convenu, en septembre 2024, d’élargir leur coopération en matière de commerce, d’investissement et de financement, en vue de promouvoir davantage la libéralisation et la facilitation de ces secteurs. Les liens entre le Congo et la Russie sont anciens. La Russie est impliquée dans la construction d’infrastructures congolaises (hydroélectricité, routes…) à travers la fourniture de matériel et de matériaux, ainsi que dans les secteurs agricole, minier et pétrolier, tout en apportant un soutien diplomatique et militaire. En 2024, les deux pays ont approuvé la construction d’un oléoduc entre Pointe-Noire et Brazzaville. La France restera un partenaire important, malgré des relations tendues avec elle et d’autres partenaires occidentaux, en raison des enquêtes en cours sur la famille du président et la corruption en général.

Dernière mise à jour : janvier 2025

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