L'économie française est confrontée à une détérioration des comportements de paiement

85 % des entreprises en France sont touchées par des retards de paiement. C'est ce qui ressort de l'enquête sur les paiements des entreprises en France réalisée par notre enquête. Les résultats montrent également que la durée moyenne des paiements a augmenté pour atteindre 51 jours. En Allemagne, ce chiffre est de 32 jours, tandis qu'en Asie, il peut aller jusqu'à 70 jours.

Des retards de paiement plus longs et plus fréquents

La majorité des entreprises françaises interrogées signalent des retards de paiement plus longs et plus fréquents qu'en 2023. Selon notre deuxième enquête sur les paiements des entreprises en France, 97 % des entreprises accordent des délais de paiement à leurs clients. La durée moyenne de ces délais a augmenté pour atteindre 51 jours, contre 48,2 jours l'année précédente. Des études comparatives montrent que les délais de paiement moyens sont de 32 jours en Allemagne, 42 jours en Pologne, 70 jours en Chine et 64 jours dans le reste de l'Asie.

 

L'influence de la taille des entreprises sur les retards de paiement

La taille des entreprises reste un facteur déterminant dans la durée des retards de paiement, selon l'enquête. Elle révèle que 73 % des micro-entreprises ont constaté une augmentation des retards, contre seulement 55 % des PME et grandes entreprises. Une légère majorité des entreprises rapporte des retards allant jusqu'à 30 jours, tandis qu'un quart d'entre elles fait face à des retards de plus de deux mois. Ces secteurs incluent l'énergie, les services financiers, mais aussi la pharmacie et l'automobile. 40 % des entreprises ayant subi des retards de paiement attribuent cette situation aux difficultés financières de leurs clients.

 

Augmentation des faillites d'entreprises depuis 2023

Les experts établissent un lien entre cette situation de paiement et la hausse des faillites d'entreprises, en particulier depuis 2023. Au premier semestre 2024, les chiffres des faillites étaient en hausse de 23 % par rapport à 2023 et de 26 % par rapport à 2019, avant la pandémie de Covid-19.

 

Les principaux risques pour les entreprises françaises

Les entreprises axées sur le marché domestique voient les principaux risques en France dans le contexte politique et social, les difficultés de recrutement et les conditions de financement. Les entreprises exportatrices, quant à elles, se concentrent davantage sur les risques liés à la demande mondiale, les tensions géopolitiques et les chaînes d'approvisionnement. Selon l'enquête, la France reste un marché prometteur pour ces entreprises. Avec 78 % des réponses – sur un choix de trois options possibles – la France s'impose comme le marché le plus prometteur, devant les autres pays de l'UE (48 %), les États-Unis (18 %) et les États de l'AELE (9 %).

 

Projets de relocalisation en hausse

Face aux incertitudes géopolitiques, 25 % des entreprises interrogées ont déclaré avoir déjà lancé un projet de relocalisation ou au moins y réfléchir. Bien que ce pourcentage avoisine 20 % dans la plupart des secteurs, il dépasse un tiers dans les industries pharmaceutique et textile, et atteint même les deux tiers dans les services financiers. La plupart des entreprises envisagent de se relocaliser en France (77 %), suivies par l'Espagne (7 %) et la Suisse (3 %).

Retrouvez ici l’intégralité de l’étude

Auteurs et experts

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