L'Allemagne confrontée à un retard dans ses réformes jusqu'à l'été

La stabilité politique revient, mais les réformes stagnent. À la suite des élections générales en Allemagne, les principales réformes devraient être retardées en raison des négociations de coalition et des contraintes constitutionnelles.

Formation de la coalition et frein à l’endettement : des défis à surmonter

L'Allemagne devrait connaître une plus grande stabilité politique après les élections au Bundestag du 23 février 2025. Toutefois, les réformes clés seront probablement reportées en raison des discussions en cours sur la formation du gouvernement et de la nécessité de modifier le frein à l’endettement, une règle constitutionnelle limitant l’emprunt annuel à 0,35 % du PIB.

Au lieu de sept partis, seuls cinq sont représentés dans le nouveau Bundestag :

  • CDU/CSU (Union) – Bloc conservateur et vainqueur des élections
  • SPD – Parti social-démocrate d’Allemagne
  • Les Verts
  • Die Linke (La Gauche)
  • AfD (Alternative für Deutschland) – Parti d’extrême droite

Le FDP (Parti libéral-démocrate), responsable de l'effondrement de la coalition l'année précédente, n'a pas atteint le seuil de 5 % et n'est plus représenté.

Avant les élections, la CDU/CSU, sous la direction du probable futur chancelier Friedrich Merz, a exclu toute coalition avec l’AfD, malgré une possibilité mathématique. Par conséquent, la seule option reste une alliance à deux partis entre la CDU/CSU et le SPD, avec ou sans la participation des Verts.

L’incertitude politique, aggravée par la fin de l’ancienne coalition SPD-Verts-FDP, exerce une pression supplémentaire sur l’économie allemande, en récession depuis 2018. Dans ce contexte, l’indice Coface d’incertitude de la politique économique pour l’Allemagne a augmenté, soulignant l’urgence de former rapidement un gouvernement pour stabiliser la situation. Les discussions exploratoires ont commencées le 2 mars.

Des défis économiques et fiscaux majeurs

L’urgence se fait sentir sur plusieurs fronts : fiscalité, coût élevé de l’énergie et manque d’investissementsdans la digitalisation, l’éducation et les infrastructures. Toutefois, la mise en place des réformes nécessaires dépendra d’une modification du frein à l’endettement inscrit dans la constitution allemande. Pour y parvenir, la CDU/CSU devra obtenir une majorité des deux tiers avec les trois partis de gauche du Bundestag.

Avec le retrait annoncé des États-Unis de leur engagement en Ukraine et au sein de l’OTAN, l’Allemagne devra augmenter ses dépenses militaires. Les experts estiment que retirer ces dépenses du frein à l’endettement améliorerait les chances d’un accord. Toutefois, les négociations seront longues, et aucune réforme majeure n’est attendue avant la seconde moitié de 2025.

Évaluation du risque pays de l'Allemagne

L’Allemagne est actuellement notée A3 en matière de risque pays. Cette notation signifie que les perspectives macroéconomiques et financières sont moins favorables, mais le climat des affaires et le risque souverain restent acceptables.

Le guide Coface des risques pays et sectorielsfournit une analyse détaillée des risques pour l'Allemagne et 160 autres pays. Il inclut :

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